Le métier de convoyeur de véhicules légers, particulièrement sous le statut d’auto-entrepreneur, attire par son autonomie et sa flexibilité. En 2025, une question fréquente concerne l’existence d’une “carte de convoyeur” spécifique.
Bien que le secteur du transport puisse paraître complexe en termes de réglementation, il est important de préciser qu’il n’existe pas en France de carte professionnelle unique dédiée exclusivement à cette activité courante de déplacement de voitures pour des clients.
Contrairement à une absence totale de règles, des cartes professionnelles existent pour d’autres domaines du transport. Cet article vise à clarifier la situation en distinguant la réalité des idées reçues concernant les conditions nécessaires pour exercer en tant que convoyeur. Il expliquera aussi les démarches administratives, notamment pour la création d’une auto-entreprise, et précisera le rôle des différentes cartes liées au transport professionnel.
Le métier de convoyeur de véhicules : Rôle et exigences réelles
Le métier de convoyeur de véhicules implique principalement le déplacement de voitures ou d’utilitaires légers entre différents lieux pour le compte de divers clients, tels que des concessionnaires, des loueurs, des entreprises et des particuliers.
Ces déplacements peuvent comprendre la livraison de véhicules neufs ou d’occasion, le transfert entre succursales, ainsi que le retour de véhicules de location. Il est primordial de souligner que cette profession requiert avant tout une aisance certaine au volant et un professionnalisme rigoureux.
Les prérequis essentiels pour exercer
Contrairement à certaines idées reçues, aucune formation spécifique ni diplôme n’est légalement requise pour exercer l’activité de convoyeur de véhicules légers. Toutefois, plusieurs conditions sont généralement exigées par les clients ou les plateformes de mise en relation :
- être âgé d’au moins 21 ans ;
- posséder un permis de conduire (catégorie B) valide depuis plus de trois ans ;
- présenter un casier judiciaire vierge ;
- justifier d’un permis de conduire sans malus important ou retrait récent ;
- avoir une excellente maîtrise de la conduite et une bonne connaissance du code de la route.
Le fait est que ces critères visent à garantir la fiabilité et la sécurité du service proposé. Une expérience significative dans la conduite (ancien chauffeur VTC, taxi, livreur) peut constituer un avantage certain pour gagner la confiance des clients.
Qualités et compétences attendues
Au-delà des prérequis administratifs, le succès dans ce métier repose sur des qualités humaines et professionnelles. La ponctualité est primordiale pour respecter les délais de livraison convenus.
Le professionnalisme et la minutie sont indispensables, car le convoyeur est responsable du véhicule qui lui est confié, souvent neuf ou de valeur. Il est à noter qu’un bon sens du relationnel est également important, le convoyeur étant en contact direct avec les clients et représentant souvent l’image de l’entreprise pour laquelle il effectue la mission. Il doit savoir faire preuve de courtoisie et de discrétion.
Devenir convoyeur auto-entrepreneur : Les démarches administratives
Le statut d’auto-entrepreneur (ou micro-entrepreneur) est particulièrement adapté pour débuter dans le convoyage de véhicules, en raison de sa simplicité de création et de gestion. À cet effet, voici les principales étapes à suivre en 2025.
La création de la micro-entreprise s’effectue exclusivement en ligne via le guichet unique des formalités des entreprises, géré par l’INPI (Institut National de la Propriété Industrielle). Cette plateforme centralise toutes les démarches d’immatriculation. Il faut savoir que vous devrez fournir certaines informations et pièces justificatives, telles que :
- une copie de votre pièce d’identité en cours de validité ;
- un justificatif de domicile récent ;
- une déclaration sur l’honneur de non-condamnation et de filiation.
Une fois votre dossier complet et validé, vous recevrez votre numéro SIRET attribué par l’INSEE, ainsi qu’un extrait K (équivalent de l’extrait Kbis pour les micro-entrepreneurs exerçant une activité commerciale).
Vous serez alors officiellement immatriculé au Registre National des Entreprises (RNE) et, pour une activité commerciale comme le convoyage, également au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS). Cette immatriculation vous permet d’émettre des factures légalement.
Il est important de noter que pour conserver le bénéfice du régime de la micro-entreprise pour une activité de prestation de services comme le convoyage, votre chiffre d’affaires annuel hors taxes ne doit pas dépasser un certain seuil (qui était de 77 700 euros pour les années précédentes).
Au-delà de ce plafond pendant deux années consécutives, vous basculez automatiquement vers le régime de l’entreprise individuelle classique. De surcroît, le régime micro-social simplifié implique le paiement de cotisations sociales calculées proportionnellement au chiffre d’affaires encaissé.
Si vous ne réalisez aucun chiffre d’affaires, vous ne payez aucune cotisation. Ce régime permet également, sous conditions de chiffre d’affaires, de bénéficier de la franchise en base de TVA.
Assurances et obligations : Sécuriser son activité de convoyage
Exercer en tant que convoyeur de véhicules implique des responsabilités importantes. Il est donc essentiel de souscrire les assurances adéquates pour protéger votre activité et couvrir les risques potentiels.
Bien qu’elle ne soit pas toujours légalement obligatoire pour toutes les activités de prestation de services, la souscription d’une assurance Responsabilité Civile Professionnelle (RC Pro) est fortement recommandée, voire exigée par de nombreux clients professionnels (concessionnaires, loueurs).
Elle couvre les dommages matériels, immatériels ou corporels que vous pourriez causer à des tiers (y compris le client) dans le cadre de votre activité. Par exemple, si vous endommagez le véhicule confié lors d’une manœuvre ou causez un accident.
En complément, une assurance spécifique pour couvrir le véhicule pendant le convoyage est indispensable. La Responsabilité Civile Circulation est obligatoire pour tout véhicule circulant sur la voie publique. Elle couvre les dommages causés par le véhicule à des tiers. Cependant, elle ne couvre pas les dommages subis par le véhicule lui-même si vous êtes responsable.
Il convient de vérifier si l’assurance du propriétaire du véhicule couvre le convoyage par un tiers ou si vous devez souscrire une assurance temporaire spécifique (type “assurance garage” ou assurance flotte pour les professionnels) ou une assurance “tous risques” pour la durée de la mission. Une garantie “dommages aux biens confiés” peut aussi être intégrée à votre RC Pro pour couvrir explicitement les dommages au véhicule transporté.
N’oubliez pas non plus vos obligations légales : respecter scrupuleusement le Code de la route, les temps de conduite et de repos si applicable, comme c’est le cas pour le transport de poids lourds, et maintenir une vigilance constante.
Clarification : Distinguer convoyage simple et transport professionnel réglementé
Le terme “carte” dans le domaine du transport peut prêter à confusion. Il est essentiel de différencier l’activité de convoyeur de véhicules légers, souvent exercée en indépendant, des métiers du transport routier professionnel qui, eux, exigent des qualifications et cartes spécifiques.
La Carte de Qualification Conducteur (CQC) : Pour qui ?
La Carte de Qualification Conducteur (CQC) est un document obligatoire pour les conducteurs professionnels de véhicules affectés au transport de marchandises (poids lourds > 3,5 tonnes) ou de voyageurs (véhicules > 9 places).
Elle atteste de la réussite à une formation initiale (FIMO – Formation Initiale Minimale Obligatoire) ou continue (FCO – Formation Continue Obligatoire, à renouveler tous les 5 ans). La demande de CQC s’effectue via le portail Hub Pro Transport après validation de la formation par un centre agréé.
Cette carte, sécurisée et valable 5 ans, doit être présentée en cas de contrôle. Elle ne concerne donc pas le convoyeur de véhicules légers qui utilise un simple permis B.
La Capacité de transport : Pour créer une entreprise de transport
L’attestation de capacité professionnelle en transport routier (léger ou lourd, de marchandises ou de personnes) est requise pour pouvoir créer et diriger une entreprise de transport routier. Elle vise à garantir que le dirigeant possède les connaissances nécessaires en gestion, réglementation sociale, sécurité, etc. Pour l’obtenir, il faut généralement réussir un examen annuel organisé par la DREAL/DRIAT/DEAL.
Une dispense est possible sous certaines conditions (diplômes spécifiques, expérience professionnelle probante). L’inscription à l’examen se fait en ligne (outil Cyclades pour l’examen 2025, par exemple) et nécessite le paiement d’une redevance.
Une fois l’attestation obtenue, elle est nécessaire pour demander une autorisation d’exercer et une licence de transport auprès de la DREAL/DRIAT/DEAL. Cela permet l’inscription au Registre des transporteurs.
Cette capacité n’est pas requise pour un auto-entrepreneur qui effectue simplement le convoyage de véhicules légers pour le compte de tiers. Ainsi parce qu’il n’exploite pas une entreprise de transport au sens réglementaire strict (il ne possède généralement pas les véhicules et transporte ceux des clients).
Il est donc clair que ni la CQC ni la Capacité de transport ne correspondent à une “carte de convoyeur” pour l’activité de simple déplacement de véhicules légers.
Conseils pour réussir en tant que convoyeur auto-entrepreneur
Se lancer est une chose, mais pérenniser son activité en est une autre. Voici quelques pistes pour développer votre affaire de convoyage.
Le nerf de la guerre est de trouver des missions régulièrement. Pour cela, plusieurs canaux existent :
- inscription sur des plateformes en ligne spécialisées mettant en relation convoyeurs et clients ;
- prospection directe auprès des concessionnaires automobiles, garages, sociétés de location de véhicules, entreprises disposant d’une flotte, ou même des particuliers via des annonces ;
- développer un réseau professionnel : le bouche-à-oreille reste un levier puissant.
Ensuite, la qualité de service est primordiale pour fidéliser votre clientèle. Respectez scrupuleusement les horaires, prenez soin des véhicules confiés comme s’ils étaient les vôtres, et communiquez clairement avec vos clients avant, pendant et après la mission.
Un état des lieux précis à la prise en charge et à la livraison, éventuellement avec photos, renforce la confiance. Proposez une tarification claire et compétitive, en tenant compte de la distance, du type de véhicule, des péages, du carburant et du temps passé (y compris le retour, souvent à votre charge).
Enfin, une gestion rigoureuse de votre micro-entreprise est indispensable. Tenez à jour votre comptabilité (même simplifiée), déclarez votre chiffre d’affaires et payez vos cotisations sociales dans les délais. Pensez aussi à mettre de côté pour anticiper les périodes plus calmes et les dépenses imprévues. N’oubliez pas d’inclure dans vos tarifs les frais annexes (transport pour rejoindre le lieu de prise en charge ou revenir après la livraison, repas, etc.).
En dépit de l’absence d’une carte de convoyeur spécifique en France en 2025, l’exercice du transport de véhicules légers sous le statut d’auto-entrepreneur exige la possession d’un permis de conduire valide, le respect d’un âge minimal, une expérience avérée, un casier judiciaire vierge ainsi qu’une assurance Responsabilité Civile Professionnelle.
La réussite de cette activité est conditionnée par le professionnalisme, la fiabilité et la capacité à fidéliser la clientèle. Il est impératif de distinguer clairement cette activité du transport professionnel réglementé, soumis aux exigences du Certificat de Qualification du Conducteur (CQC) et de la Capacité de transport, et de se conformer à une procédure d’inscription simplifiée propre au statut d’auto-entrepreneur.
La prospérité dans ce domaine repose sur la rigueur et une connaissance approfondie des réglementations en vigueur.